vendredi 1 novembre 2013

ROLAND SABATIER A LA FONDATION DU DOUTE EXPOSITION/PROJECTIONS II



FONDATION DU DOUTE/ BLOIS
Pavillon dʼexposition temporaire
9 novembre 2013/ 9 février 2014

L A  (C E R T A  I N E) I M A G E

D U  C I N E M A

D E  R O L A N D  S A B A T I E R

PROJECTIONS ORGANISÉES DANS LE CADRE DE LʼEXPOSITION DE ROLAND SABATIER
ŒUVRES DE PÉDAGOGIE ESTHÉTIQUE (1988-1990)


PROJECTIONS ORGANISÉES DANS LE CADRE DE LʼEXPOSITION DE ROLAND SABATIER ŒUVRES DE PÉDAGOGIE ESTHÉTIQUE (1988-1990)

A travers lʼensemble des modalités du cinéma lettriste, Roland Sabatier a réalisé depuis 1963 plusieurs dizaines de films préoccupés par la mise en doute des valeurs dévoilées dans les différentes expressions de cet art. En dehors de quelques films encore inscrits sur la pellicule, comme Le Songe dʼune nudité (1968), Évoluons (encore un peu) dans le cinéma et la création (1972), ou encore Pour-Venise-Quoi ? (1994), la plupart de ses réalisations renoncent aux supports filmiques traditionnels pour se présenter comme des films sonores sans image et, plus fréquemment, comme des réalisations destinées, non plus à être projetées, mais à être exposées. De ce point de vue, Les Preuves (1966), No Movies (1968), Épisodes et narrations (1969), Pensiez-vous vraiment voir un film ? (1973), Le film (n’)est (plus qu’)un souvenir (1975), Esquisses (1978), Regarde ma parole qui parle (le) du cinéma (1982), ou Quelque part dans le cinéma (1982), sont  représentatifs de cette démarche purificatrice explorée jusque dans ses conséquences les plus extrêmes vers les limites au-delà desquelles un film ne ressemble plus à un film. Souvent  situés dans le virtuel, leur présentation matérielle devient même accessoire – possible ou non. En cela, il porte le 7ème Art au niveau de modernité atteint avant lui par la peinture, la musique ou le roman.

Au sujet de ses films, Frédérique Devaux, précise dans Le Cinéma Lettriste 1951-1991 (Ed. Paris-Expérimental), que « les apports lettristes en général, ceux de Sabatier en particulier, ont été de redoutables pressentiments du devenir de lʼart (...) étant entendu que ces créations ont, le plus souvent, précédé la marche de la contemporanéité ». Lʼœuvre cinématographique de Roland Sabatier, présentée à la Cinémathèque française et dans les principaux festivals dʼavant-garde, a été publiée dans son ensemble, en 1983, sous le titre de Œuvres de cinéma (1963-1983).

FILMS PRÉSENTÉS

(Programme établi par Anne-Catherine Caron)

Movies, lʼautre, 1969.

Film infinitésimal en exposition permanente dans la salle de projection.



Le Songe dʼune nudité, 1968.

16 m/m, N&B et couleur, 19 minutes.



No Movies. 1968.

Vidéo couleur, 19 minutes.



Évoluons (encore un peu) dans le cinéma et la création, 1972.

Film 16 m/m, couleur, 25 minutes.



Esquisses, 1978.

Film vidéo, sans image, sonore, 32 minutes.



Je ne cherche pas un Isou parfait, mais je trouve un Isou meilleur (1978).

Film vidéo, 32 minutes.



Regarde ma parole qui parle le (du) cinéma (1982).

Film vidéo, 46 minutes.



Quelque part dans le cinéma, 1982.

Film vidéo sans image, sonore, 28 minutes.



Mise en place de rires justes dans une société injuste, 1985.

Film vidéo, 27 minutes.



Œuvres pour chiens, 1991.

Film vidéo, couleur, 51 minutes.



Pour-Venise-quoi ? 1994.

Film vidéo, 45 minutes.



Propriété dʼune approche, 2008.

Film vidéo sonore et en couleur, 38 minutes.







Vernissage le 8 novembre à 18h00

FONDATION DU DOUTE / ÉCOLE DʼART DE BLOIS-AGGLOPOLYS

6 rue Franciade / 41000 Blois

Ouvert de 14h à 18h30 du mercredi au dimanche

Renseignements au 02 54 55 37 40.

 Lien : http://www.fondationdudoute.fr







ROLAND SABATIER A LA FONDATION DU DOUTE EXPOSITION/PROJECTIONS I

FONDATION DU DOUTE/BLOIS
PAVILLON D'EXPOSITION TEMPORAIRE
9 novembre 2013/9 février 2014

ROLAND SABATIER

O E U V R E S  D E

P E D A G O G I E

E S T H E T I Q U E

  (1988-1990) 



Depuis 1963, Roland Sabatier occupe un rôle très important dans le groupe d'avant-garde lettriste en raison de l'originalité et de la diversité de ses réalisations qui introduisent un certain nombre de nuances créatrices dans tous les champs des ramifications culturelles complexes du mouvement fondé par Isidore Isou et cela dans différents domaines de la Culture — depuis la poésie et la musique jusquʼau théâtre et au cinéma, en passant par la peinture, le roman ou lʼarchitecture. Ce qui pourrait le mieux caractériser ses Oeuvres de pédagogie esthétique, c'est qu'ellles représentent plusieurs manières de cours sur l'art, des cours donnés, hors des voies habituelles, par les œuvres elles-mêmes. Chacune «parle», en incluant dans ce quʼelle est - à savoir un dépassement précis dans une évolution déterminée - des tentatives dʼexplications de ce dépassement. Souvent, elles se jouent du passage dʼun art à un autre pour aboutir, dans lʼart infinitésimal, à lʼétablissement de correspondances avec les différentes configurations formelles passées. Ainsi par exemple, dans Réinterprétation infinitésimale dʼune œuvre expressionniste, à partir dʼun arrangement dʼéclairage intense, Roland Sabatier propose la possibilité de lʼexistence dʼune œuvre in-imaginaire déformée, monstrueuse et fantastique, caractéristique de lʼexploration «expressionniste» de cet art. Ailleurs, il occulte une de ses réalisations de multi-écritures par une projection de confettis colorés qui suggèrent le dépassement de cet art par un défilement vertigineux de représentations brèves pour construire un super-ensemble mental dʼune densité extraordinaire, inconnue à ce jour. Abordant dans un autre cas le cinéma, il explique la nécessité pour cet art de sʼaccorder à lʼévolution moderne des autres cadres formels et, comme exemple de ces «aberrations» que lʼart filmique exige, il édifie un déroutant Film de bouts de ficelles. Dʼautres réalisations nous font découvrir des concepts inédits dans lʼart : Lʼœuvre-surprise, lʼHomologie formelle, La Démonstration dont les points, les lignes et les surfaces sont figurés par des perles de bois, ou, encore la monumentale Somme hypergraphique qui, en rapport à lʼensemble des arts visuels, procède à lʼinventaire complet des modalités dʼorganisations des multi-signes. Parfois son action didactique sʼaccomplit à travers la critique, comme dans le cas de lʼune des propositions dʼun artiste contemporain dont il reprend sans le désigner, mais sous le titre explicite de What about plastic art creation?, le dispositif pour le «corriger», démontrant ainsi, contre lʼerreur dialectique de lʼartiste allemand (Joseph Beuys), les multiples possibilités des emplois précis de lʼobjet figuratif dans les arts visuels passés ou présents.

Catalogue de lʼexposition avec une présentation de Mirella Bandini
 
Vernissage le 8  novembre à 18h00
FONDATION DU DOUTE/ ÉCOLE DʼART DE BLOIS-AGGLOPOLYS
6 rue Franciade / 41000 Blois
Ouvert de 14h à 18h30 du mercredi au dimanche
Renseignements au 02 54 55 37 40. Lien : http://www.fondationdudoute.fr